De l’anthropocène à l’écocène
La Terre est entrée depuis un certain temps dans une nouvelle « ère géologique » : l’anthro-pocène. Ce terme caractérise l’époque de son histoire qui a débuté lorsque les activités hu-maines ont eu un impact global significatif sur les équilibres biologiques.
Dans un souci de préserver une terre habitable, nous devons questionner la vision purement utilitariste de la nature et mieux comprendre les continuités et les discontinuités entre les humains et les non-humains et connaître tous les sujets qu’ils partagent. Nos interactions, du fait de nos correspondances et de nos qualités communes, doivent intervenir dans le sens de l’aggradation du vivant et non l’inverse.
Problématique
Dans le processus de l’habitabilité de la planète, grand organisme vivant où tout est connecté, l’homme est devenu progressivement une force décisive. L’histoire naturelle de l’homme est, de fait, inséparable de l’histoire humaine de la nature. Aujourd’hui, nous nous posons la question : comment avons-nous enclenché un processus qui va rendre la terre, à terme, de moins en moins habitable ? Comment faire pour enrayer ce mouvement ?
Notre mode de composition du monde est à l’origine des formes de cadres de vie que l’on imagine. Or, notre système de pensée actuel est fondé sur l’affirmation d’une différence de nature et non de degré entre les humains et les non-humains. La nature est aujourd’hui perçue comme étrangère, vis-à-vis de laquelle les humains se mettent en retrait ou en surplomb, pour mieux la maîtriser. Sur ce fondement, s’est greffé un basculement dans l’usage de l’énergie, donnant lieu à un mode de pensée considérant la nature comme une ressource infinie, permet-tant une croissance infinie, grâce au perfectionnement infini des techniques. L’accélération des échanges marchands et le contrôle des énergies fossiles sont désormais devenus plus importants pour la production et le transport que l’énergie stockée dans les êtres vivants..
Mes compétences développées depuis plus de vingt cinq ans autour des matériaux biosourcés et géosourcés visent à boucler à nouveau les cycles de matière et d’énergie afin de minimiser tout type de déchet. Les projets proposent des synthèses constructives attentives aux interférences locales et cherchent toujours à innover dans la réduction des éléments multifonctionnels. Chaque élément doit remplir un maximum de fonctions dans sa forme la plus simple et et la plus élémentaire. Le «low-tech» occupe la grande majorité des volumes construits et le «high-tech» n’intervient que de façon parcimonieuse en appoint, afin de parvenir au meilleur confort souhaitable.
Le temps de la transmission est venu...